Je suis propriétaire public et j'agis pour la biodiversité

En tant que propriétaire forestier public, vous avez l’opportunité de placer l’intérêt public et une vision à très long terme au centre des enjeux de gestion de cette propriété. Le DNF vous accompagne pour déployer concrètement cette gestion forestière durable, résiliente et ancrée dans le réseau écologique local. Dans ce contexte, le bois mort et les arbres d’intérêt biologique sont pour vous des indicateurs majeurs d’une gestion respectant la biodiversité.

En fonction de l’ampleur de la propriété et de sa fonction économique, un propriétaire public peut mettre le focus plus ou moins fort sur les enjeux biologiques. Néanmoins, de par la nature publique de la propriété, il existe une responsabilité vis-à-vis de la biodiversité qui est un enjeu global à portée fondamentale sur l’ensemble de la société. Dans ce contexte, le propriétaire public, sans être spécialiste de la gestion forestière, dispose de plusieurs possibilités d’action :

  • Depuis 2010 et l’entrée en vigueur de la “Circulaire Biodiversité en forêt” (voir page ressource), les propriétaires forestiers publics sont incités à promouvoir le bois mort et les arbres d’intérêt biologique dans l’ensemble de leur forêt. Une quinzaine d’années plus tard, les choses ont évolué mais il reste du chemin à parcourir pour atteindre des densités suffisantes, y compris en forêt publique. Toute action volontariste de votre part est donc largement bienvenue.
  • Lors de l’adoption ou la révision ponctuelle du programme d’aménagement forestier (PAF), vous avez la possibilité de vérifier que les enjeux biodiversité sont suffisamment pris en compte et le cas échéant, demander à les amplifier.
  • En ce qui concerne les arbres morts, les réserves intégrales et les arbres d’intérêt biologique, ils sont à désigner en forêt publique en vertu du Code forestier et/ou de la législation Natura 2000, cf “Le bois mort, les arbres d’intérêt biologique et la loi” sur la page ressource. Il est utile d’observer leur carte de répartition pour garantir un maillage au sein de la propriété et avec les zones boisées alentours. Ces éléments essentiels sont particulièrement dynamiques ; en tant que propriétaire public, vous avez la possibilité de demander d’en conserver davantage que les strictes obligations légales pour préserver voire développer ce maillage dans le temps et viser une diversité de niches écologiques.
  • De la même manière qu’un bilan économique de la forêt lui est régulièrement soumis, le propriétaire public peut également questionner le DNF sur la situation biologique de la propriété. Quelles sont les espèces sauvages en progression et quels efforts devraient être faits pour améliorer la situation de la biodiversité forestière ?
  • Les associations naturalistes locales peuvent être sollicitées pour réaliser des inventaires ciblés sur la flore, les oiseaux, les champignons ou encore les chauves-souris. Ces résultats peuvent ensuite être relayés au DNF pour orienter la gestion et la protection des zones les plus diversifiées et auprès du grand public via des balades guidées à la découverte de ce patrimoine forestier unique.
  • Au sein de la propriété forestière, existe-t-il des secteurs avec des particularités biologiques ou paysagères et sur lesquels la gestion est complexe (sols humides ou superficiels, forte pente, dépérissement, etc.) ? Pourquoi ne pas envisager d’y ériger une réserve naturelle domaniale (réseau de sites protégés toujours déficitaire à ce jour) avec des parties en libre évolution pour permettre à la dynamique naturelle de se déployer assurant le développement d’arbres surâgés, vieillissants et d’une diversité de bois mort ?

 

Une propriété forestière publique gérée avec une attention ambitieuse en matière de biodiversité est une fierté pour l’entité publique concernée qui peut revendiquer un positionnement volontariste et engagé à ce niveau.