En tant que propriétaire forestier privé, vous avez l’opportunité d’agir très concrètement pour favoriser la biodiversité. En effet, la dimension collective de l’enjeu ainsi que la nécessité de préserver un maillage de zones favorables sur tout le territoire sont là pour vous convaincre que, chez vous aussi, la biodiversité occupe une place fondamentale !
Intégrer la protection de la biodiversité forestière et en particulier la préservation des arbres morts et des arbres d’intérêt biologique est une vigilance permanente qui se traduit dans les décisions quotidiennes du gestionnaire. Mais le propriétaire attentif que vous êtes définit la stratégie de gestion à long terme et peut à ce titre orienter le devenir de sa propriété. Il y a bien entendu énormément de manière d’agir en la matière et tous les conseils (pas exhaustifs, loin de là !) qui suivent ne s’appliquent peut-être pas chez vous. Prenez ceux qui vous plaisent et venez relire les autres dans quelque temps, peut-être auront-ils fait leur chemin entre temps.
- En ce qui concerne les arbres morts, les îlots de conservation et les arbres d’intérêt biologique, ils sont à désigner en forêt privée uniquement en vertu de la législation Natura 2000, cf “Le bois mort, les arbres d’intérêt biologique et la loi” sur la page ressource. Pour y arriver, vous êtes soutenu financièrement, en tant que propriétaire privé, via le paiement annuel de l’indemnité forestière. Vous avez également l’opportunité d’aller plus loin que l’engagement de base et d’en faire plus pour la biodiversité en désignant par exemple plus de 3% de votre forêt feuillue Natura 2000 en îlot de conservation et en percevant une subvention annuelle complémentaire. Toutes les infos sur les aides publiques accessibles dans ce cadre sont à retrouver sur le Portail Biodiversité de la Wallonie.
- Savoir où se trouvent vos arbres d’avenir et aller régulièrement les observer est une bonne chose. Et si vous pratiquiez de la même façon pour vos arbres morts et vos arbres d’intérêt biologique ? Ils ont mille choses à vous faire découvrir et deviendront rapidement les points d’intérêt de votre forêt.
- En fonction de la disposition de votre propriété, identifiez les parties moins accessibles. Ne serait-il pas temps de les laisser évoluer librement pour limiter les dégâts au sol et diversifier votre propriété ?
- Les bordures de votre propriété sont aussi des lieux à privilégier pour maintenir de gros arbres qui en marqueront les limites encore dans plusieurs dizaines d’années.
- Si vous êtes victime d’importants dépérissements, réfléchissez à l’intérêt de maintenir tout ou partie (en fonction de leur valeur économique) de ces parcelles en l’état (pas de coupe sanitaire) pour laisser se développer une dynamique naturelle en sous-étage et vous aider à orienter la gestion future de votre propriété.
- Votre propriété est peut-être soumise à une forte densité du gibier. Si c’est le cas, pensez qu’une présence renforcée de bois mort enchevêtré peut limiter la pression sur la régénération naturelle et vous aider à préparer la forêt de demain.
- Économiquement, passer du temps et dépenser de l’énergie pour couper des arbres morts ou des arbres mal conformés pour faire du bois de chauffage n’est pas toujours une bonne affaire par rapport à un achat chez un marchand.
- Si la production de bois est légitime et honorable, réfléchissez au fait qu’elle n’est peut-être pas nécessaire au sein de votre propriété ou peut-être pas partout. Pour 1001 raisons, un propriétaire forestier peut être empêché de gérer sa forêt, parfois c’est aussi une décision volontaire. Il n’y a pas de remord à avoir, une forêt libre s’enrichit de la simple contemplation des hommes.
Si vous êtes également le gestionnaire au quotidien de cette propriété (félicitations car ce n’est pas toujours une mince affaire !!), n’oubliez pas de vous reporter également à la page consacrée au gestionnaire forestier.