Le bois mort et les arbres d’intérêt biologique sont de véritables alliés du gestionnaire forestier, à lui de veiller au développement de ce capital vital pour la forêt.
En fonction des actes sylvicoles que le gestionnaire posera (voir à ce sujet la plaquette du CNPF Occitanie destinée au gestionnaire forestier), la forêt gérée sera plus ou moins bien dotée en arbres morts et en arbres d’intérêt biologique et donc plus ou moins accueillante pour la biodiversité. Globalement, en Wallonie comme dans les régions environnantes, le bois mort en forêt est déficitaire. Les conseils qui suivent visent donc à restaurer cette composante essentielle.
- Connaître les obligations légales qui s’imposent sur la propriété en matière de bois mort et d’arbres d’intérêt biologique (voir ressources, “Le bois mort, les arbres d’intérêt biologique et la loi”) et veiller à leur mise en œuvre complète
- Favoriser la gestion en sylviculture mélangée à couvert continu permet de mieux préserver sur l’ensemble des peuplements des arbres morts et d’intérêt biologique
- Assurer une bonne répartition des arbres morts, arbres d’intérêt biologique et éventuels îlots de sénescence pour assurer un maillage fonctionnel aux espèces saproxylophages sur la parcelle, la propriété et aux alentours
- Favoriser des arbres morts en conditions d’ombrage variables (en lisière thermophile ou en forêt fermée), en maximisant la diversité des essences et en maintenant également des gros arbres (pas de gel à cœur au-delà de 100 cm de circonférence)
- Réaliser un marquage clair de tous les arbres morts et arbres d’intérêt biologique à conserver et rappeler le respect de ce marquage à tout exploitant
- Lors de chaque intervention dans une parcelle forestière vérifier, la présence des arbres morts et des arbres d’intérêt biologique et profiter de toutes les opportunités pour en recruter de nouveaux (composante dynamique à alimenter en permanence)
- Lorsque des arbres morts ou des arbres d’intérêt biologique menacent objectivement la sécurité des personnes (lisière, proximité chemin ou route, etc.), d’abord envisager un élagage de sécurité et en cas d’abattage incontournable, orienter la chute pour conserver l’arbre au sol
- Utiliser les arbres morts au sol pour canaliser les promeneurs et autres usagers sur les voiries autorisées (quiétude, piétinement, sécurité, etc.)
- Mener des inventaires spécifiques pour vérifier la présence d’espèces à haute valeur patrimoniale liées aux arbres morts et arbres d’intérêt biologique (exemple : lichen pulmonaire, lucane cerf-volant, etc.) et désigner les arbres à conserver en fonction
- En cas de dépérissement important, éviter les mises à blanc, conserver un maximum d’arbres sur pied et régénérer en sous-étage
- Lors d’exploitation de bois marchands feuillus, maintenir autant que possible les houppiers comme bois mort au sol (en tas), ne pas réaliser de dessouchage ni de gyrobroyage en plein
- Tendre petit à petit vers un faciès de forêt naturelle dans les forêts gérées : forêt feuillue indigène, mélangée et d’âges multiples avec présence en moyenne de 30 m³ de bois mort et de 5 à 10 arbres d’intérêt biologique par hectare
- Informer les visiteurs (panneau entrée ou autre) de l’attention portée à la biodiversité forestière en lui rappelant de rester sur les sentiers et d’éviter les jours de grand vent